Même si cette superbe machine a déjà été traitée, avec plus ou moins de bonheur, par d’autres marques, c’est une nouvelle fois vers les fabricants Chinois que je me suis tourné pour réaliser le premier jet de la série des « Century Fighters ». Certes, et on le verra tout au long de ce montage, la maquette n’est pas exempte de défauts, certains plus faciles à corriger que d’autres, mais la base est saine, la gravure fine et régulière et les rivets, pour une fois, plutôt discrets. Enfin, cerise sur le gâteau, nous avons la possibilité de réaliser deux avions français dont un tout alu mais relevé de jolies parements jaune.
Ayant décidé, dès le départ, de ne pas perdre trop de temps sur le « détaillage » pour pouvoir m’étendre plus longuement sur la peinture, j’ai fait l’achat de trois sets résine qui remplaceront avantageusement les puits de train, la tuyère et le siège éjectable.


Comme je suis curieux de nature et voulant savoir si la mauvaise réputation de Aires quant aux ajustements était surfaite où pas, j’ai débuté par un rapide montage à blanc et le résultat est sans appel : ça ne se mettra en place qu’après une grosse cure d’amaigrissement, aussi bien coté maquette que coté inserts. J’ai donc sortie scie, fraises, limes et autres papiers de verre afin d’enlever les quelques millimètres de matière en trop.
Si pour le puits de la roulette de nez et la tuyère, cela s’est relativement bien passé, 


il en fut tout autre pour le puits du train principal qui ne s’est mis en place dans le fuselage qu’après avoir enlevé tout le plastique environnant. Dans la foulée, quelques erreurs de gravure ont été corrigées et quelques lignes de rivets ajoutées.
A noter un curieux décalage de matière, qui ressemble à un défaut du moule, sur le bas de chacune des demi-coquilles qu’il faudra impérativement faire disparaitre par ponçage. Évidemment, les ailes subiront le même traitement afin d’intégrer au mieux les inserts résine.Ils sont collés avec de l’Araldite afin d’assurer un collage solide. 


Ce travail de préparation étant fait, on peut passer au montage à proprement parler.
Le cockpit est correct, mis à part le siège qui a été remplacé par un en résine de chez Legend Prod, et seule la plage à l’arrière du siège, plutôt fantaisiste, a été refaite pour coller à la réalité. 



L’ensemble est peint avec un mélange de gris Gunze H308 et de blanc suivi d’une patine classique mais plutôt légère, comparée à ce que j’ai l’habitude de faire. Ce sera un avion « propre », pour une fois. 

La baignoire est ensuite collée sur la veine d’entrée d’air du réacteur et l’ensemble est proprement mis en place dans un demi-fuselage. Jusque là pas de soucis particulier.
Avant d’assembler les deux demi-coquilles, je vais m’occuper de la baie de l’aérofrein qui manque de détails, en fait tout est à faire, et préparer la tuyère et le conduit de post combustion avant de positionner le tout dans le fuselage. On peut maintenant coller l’autre demi-coquille et passer à la phase la plus pénible de ce montage, à savoir l’insertion du puits de train principal en résine, travail long et fastidieux qui a bien failli avoir raison de ce montage. L’insert ne s’est mis en place qu’après avoir enlevé le plastique environnant. Le pourtour est refait en carte plastique fine (0.13mm) et du mastic bi-composant. Bien évidemment, toute la gravure alentour ayant disparu dans le combat, elle a été refaite et quelques menus détails rajoutés. 



A noter au passage, l’erreur de forme de l’entrée d’air (une constante chez Trumpeter) qui a été corrigée en insérant à l’intérieur une entretoise de façon à légèrement arrondir la partie basse. Ce n’est pas parfait mais fait illusion après la mise en place d’un cache « FOD ».
Les trappes du train principal du modèle Français étaient différentes puisque en une seule pièce. Elles ont donc été recréées en se servant de celles de la boite comme base.



Les roues ont été élargies à l’aide de trois rondelles découpées au compas dans de la carte plastique de 0.25mm d’épaisseur.
Le méplat pour simuler l’écrasement du pneu sous le poids de l’avion est tout simplement créé en appuyant la roue sur la semelle chaude (thermostat nylon) d’un fer à repasser.


La pose de l’aile s’est faite sans soucis et très peu de mastic a été utilisé à la jonction. Il faudra cependant faire très attention à respecter le dièdre, ou plutôt l’absence de dièdre dans ce cas-là, lors du collage car rien n’est prévu à cet effet. 




la couleur « Vert Bouteille » des puits des trains est obtenue en mélangeant du Vert H340 (3 parts) et du Bleu H42 (1 part). Les ombres sont marquées en passant un jus Terre d’Ombre Verdâtre dans les creux alors que les reliefs sont relevés au Jaune de cadmium.



On peut maintenant mettre en place les volets, les ailerons et les becs de bord d’attaque et préparer la maquette pour la peinture.


Les F-100 français avaient une finition « métal naturel ». Le dos de l'avion n’était pas peint mais recouvert d’un vernis acrylique. La moitié inférieure du fuselage, les ailes, l’empennage et la dérive étaient recouverts d’un vernis acrylique "aluminiumisé", d’une tonalité légèrement plus foncé que l’aluminium. Pour les avions du EC 1/3 « Navarre », les saumons d'aile, le nez ainsi que les pièges à couche limite étaient jaune. Les faces externes de l'empennage du bidon pouvaient aussi être de cette couleur mais ce n’était pas systématique.  La planche de décalcomanies de la boite propose cette décoration mais elle est fausse (taille des codes, des cocardes) et incomplète. Elle a donc été remplacée par une de chez Berna Decals, en tout point parfaite pour mon projet.
Enfin, l’arrière, bruni par la chaleur du réacteur, pouvait offrir un large panel de couleurs allant du noir au brun, en passant par de l’orange et différentes nuances de bleu. C’est sur cette partie là que va se situer le challenge de ce montage.
Mon choix de peinture s’est porté sur la marque Prince August Acrylique, une alternative intéressante à l’Alclad pour ceux qui comme moi possède un aérographe allergique au cellulosique. La dilution se fait à l’alcool, elle a un fort pouvoir couvrant, sèche relativement vite et, oh combien appréciable, est miscible avec les peintures Gunze et Tamiya, ce qui permet de jouer sur les tonalités en n’utilisant qu’une  seule référence alu, dans ce cas, le 062 (Matt Alu).
Tout commence par un lavage à la brosse à dent et à l’alcool, histoire d’enlever les résidus de gras et la poussière qui s’est accumulée dans la gravure. Puis, un apprêt gris neutre est passé. Il permettra de détecter les éventuels défauts d’assemblage et, ainsi, de pouvoir les corriger avant de pulvériser la couleur définitive.
L’intrados est peint en premier, plus par habitude que par autre chose. Le vernis « aluminiumisé » est reproduit en mélangeant l’alu de base avec du gris foncé (mélange de noir et blanc). Il est important de « touiller » régulièrement le mélange pour garder une couleur homogène. 

Ensuite, c’est au tour de l’extrados de recevoir sa couleur. L’alu mat de chez P.A. est très convaincant pour représenter l’aluminium. Si on désire une finition brillante, il suffit de rajouter à la couleur du vernis brillant. Elle peut aussi être polie.


La délimitation entre les teintes dessus/dessous étant franche, le masquage a donc été obligatoire.
Et même si la peinture résiste relativement bien à ceux-ci, j’ai préféré utilisé de la bande adhésive de la marque Post-it afin d’éviter les mauvaises surprises. 


Enfin troisième et dernière étape, le croupion qui a été peint en utilisant deux teintes différentes. 
Il a été traitée en deux fois. Tout d’abord un mélange d’Alu et de Marron Cuir 940 pour la zone la moins exposée à la chaleur. Du noir a ensuite été rajouté à ce mélange pour peindre l’extrémité du fuselage.


La peinture étant naturellement brillante, le passage d’un vernis brillant n’est pas nécessaire et l’on peut passer à la pose des décalcomanies, après séchage (compter environ deux bonnes heures). Juste une petite précision avant de continuer, les parements jaunes et le somment de la dérive (en fait tout ce qui ne doit pas être alu), ont d’abord été peints puis masquer. Ceci afin de limiter au maximum le masquage sur l’aluminium.
Mise à part les sérials, les décalcomanies proviennent de la planche Berna Decals. Du Daco strong est utilisé lors de la pose. Une fois sèches, une couche de vernis brillant est venue protéger le tout.


La patine, que je voulais légère, s’est limitée à un jus dans les gravures.
Pour rester dans le ton de la couleur, un jus gris est utilisé sur toutes les zones en vernis « aluminiumisé ».




Pour les parties alu naturel, le jus est fait en Gris de Payne, ce qui donne à la couleur  des reflets bleutés du plus bel effet.


Pour l’arrière, deux jus différents sont employés. Le premier, de couleur rouille foncé, est passé sur la zone la plus claire. Du Brun de Van Dyck est ensuite ajouté pour traiter la dernière partie.


Quelques panneaux ont été marbrés avec du gris clair et du noir pour donner un peu plus de contraste à la peinture. Enfin, quelques traces et coulures ont été faites, essentiellement sur le dessous du fuselage. Elles se concentrent essentiellement sur le fuselage. Elles sont faites en partie à l’aéro, en partie aux huiles. Cette dernière ayant l’avantage de donner un aspect gras, même après séchage. 


Le train se pose sans problème et est conforme à la réalité. Seules, les durites ont été rajoutées. 


On finalise l'intrados en posant les différentes trappes.





Le travail sur le croupion a été, quant à lui, un peu plus poussé et une explication en photo vaudra, je pense, tous les mots.  
4 étapes différentes ont été nécessaires pour le peindre. 
1 : Tout d’abord, passage de voiles de Marron Rouge et de Marron Orange. 
2 : Les lignes de structures sont post-ombrées avec du Noir Otan. Il faut avoir la main légère pour ne pas écraser les deux couleurs précédentes. 
3 : Le métal bleui par la chaleur est représentée avec de l’encre Cyan Pébéo. Des voiles d’Orange translucide assurent la transition entre le bleu et l’alu. 
4 : Du noir pur est utilisé pour marquer un peu plus la gravure et assombrir les pétales de la tuyère. 

Le drapeau de dérive est peint, opération beaucoup aisée que la pose du décal prévu à cette effet.

Au final, un voile de vernis mat a été passé sur la totalité de la maquette afin de donner à l’aluminium un aspect plus terne.
Ceci étant fait, il ne restait plus qu’à assembler les bidons dont la forme est fausse (mais j’avoue avoir eu la flemme de les corriger), à les peindre et à les mettre en place pour en avoir fini avec ce montage. 

Une petite parenthèse concernant les bidons, il existe une référence chez Legend Production qui remplacera avantageusement ceux de la maquette.

Le Socle


1 : La base est en MDF (Medium Density Fibreboard) ou Médium, faite sur mesure par un artisan Français (Soclakit). Une dalle, type « Lino », autocollante servira à faire le sol.
2 : Elle est découpée à la bonne dimension à l’aide d’un gabarit. Elle est ensuite collée sur le socle puis badigeonner d’un mélange de « rebouche-bois » et d’acétone. 
3 : Les joints sont tracés à l’aide de l’outil Tamiya. On réalise quelques irrégularités en grattant la surface avec un cutter. 
4 : On finit par le travail traditionnel de peinture/jus/drybrush.


Conclusion

Malgré des défauts de formes (et une planche de décals « pauvre ») qui peuvent paraitre rédhibitoire pour certains, c’est une maquette saine, relativement bien détaillée et d’un montage plutôt aisé qui mérite qu’on s’intéresse à elle.
A noter, et c’est un bon point, l’effort fait par Trumpeter sur le rivetage beaucoup moins présent que sur ses modèles précédents. 



 F-100D Trumpeter 1/48